L’ÉGLISE SAINT-RÉMI DE VRAINCOURT 55120 VUE DE L’EXTÉRIEUR, HIER ET AUJOURD’HUI

L'église de Vraincourt, avant la guerre 1914-1918, avec son clocher (campanile) placé au-dessus des combles de la nef.

L'église de Vraincourt après le bombardement du 20 mars 1916

L'église de Vraincourt aujourd'hui, avec son clocher-porche construit en 1920, vue depuis la route D603

L'église de Vraincourt aujourd'hui, avec sa chapelle latérale, vue depuis le château.

Placée sous le patronage de Saint-Rémi qui se fête le 1^er octobre, l’église de Vraincourt date du 12^e siècle où elle était vraisemblablement la chapelle du château. La partie la plus ancienne est le cœur qui devait être à l’origine une tour-clocher, peut-être défensive, avec aux angles ses contreforts obliques qui subsistent encore aujourd’hui. Ces contreforts indiquent que cette tour-clocher faisait 8 m x 8 m au sol pour une hauteur indéterminée. Dans le registre de la paroisse au 17^e siècle, on lit qu'un curé a été enterré au pied de la "tour". Le chevet de l’église est orienté vers l’est (orient), le soleil levant symbolisant le Christ ressuscité. Jusqu’au 15^e siècle, les églises étaient orientées vers l’orient et non, selon une croyance erronée, vers Jérusalem. L’église Saint-Rémi a été remaniée aux siècles suivants de la période ogivale, probablement entre le 13^e et le 17^e siècle, où la tour-clocher et ses éléments défensifs ont disparus. La chapelle latérale nord, dédiée à Saint Nicolas, puis à la Sainte-Vierge, et construite au 16^e siècle, était seigneuriale et comporte sur la croisée des ogives les armes de la famille La Vallée (de Rarécourt de Pimodan). Cette famille était seigneur de Vraincourt aux 16^e et 17^e siècles et un de ses membres a même été curé de Vraincourt à la fin du 16^e siècle. Des travaux intérieurs sont faits en 1717 avec réorientation de l'église et translation de l'autel (voir un prochain message). L’église a été restaurée en 1878. Atteinte de plusieurs obus en 1916 pendant un office, elle a été restaurée à nouveau en 1920, avec la construction d’un nouveau clocher, sous forme d’un clocher-porche en béton s’intégrant de façon peu heureuse dans l’architecture de l’église.

La cure de Vraincourt dépendait, dès l’année 1225, du Prieuré Notre-Dame de Belchamps ou Beauchamp ("Belli campi subtus Claromontem") situé au sud-ouest de Clermont, rattaché à l’évêché de Verdun, et dont les religieux appartiennent à l’ordre du Val-des-Écoliers (règle de Saint Augustin), congrégation fondée en 1201 par quatre Maîtres en Théologie de l'Université de Paris. Il reste encore aujourd’hui de ce prieuré fondé en 1212, confisqué au profit de la Nation en 1790 et vendu la même année comme ferme, deux bâtiments et les ruines d'une chapelle dédiée à Saint-Oldéric. La donation de la cure de Vraincourt fut confirmée par Jean d’Aix, évêque de Verdun, en 1248. Jusqu’à la révolution, le curé de Vraincourt est donc nommé par le Prieur de Beauchamp et non par l’évêque de Verdun comme pour Clermont. Le presbytère et tous les autres biens de la cure de Vraincourt, notamment une chènevière (i.e. champ de chanvre), ont été vendus en 1792 comme biens nationaux. De 1802 jusqu’à la fin des années 1950, l’église est desservie par les vicaires de Clermont. Ensuite l’église est restée désaffectée et sans entretien.

 

Des travaux de consolidation des contreforts nord et des pierres d’angle du parvis doivent être engagés rapidement sous peine de compromettre gravement la structure du bâtiment. Comme nous le verrons dans d’autres messages, cette église comporte de nombreux éléments remarquables tels que autel, stèles, vitraux, armoiries, cloches, statues, etc. qui appartiennent à l’histoire de ce village et de la région.

Sources : Pouillé du Diocèse de Verdun, Abbé N. Robinet, 1888. Et archives familiales et en ligne.